SKI DE RANDONNÉE

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Un tour à la chapelle de Valgaudemar

C'est la première fois que je m'expédie vers ce coin, dans le parc des écrins, un trou du cul du monde où on crève de chaud. Le car nous a pris comme d'habitude au niveau du cinéma le Denfert, que c'est vachement mieux car on a moins de chance d'y mourir. Les voitures y vont moins vite et c'est plus près du RER.

Arrivé sur le terrain après la toujours pénible première nuit, on nous a posé au village où on a pris un petit dej honnête pour 5 €. La proprio du truc n'était pas là et avait tout préparé.
Et là, le calvaire a commencé ; il a fallu prendre le pied la route, chargé comme des bourriques, 9 km à faire sur le goudron, car la route est fermée pour cause de...en fait je sais pas, flemme des communaux ou arrêté administratif abscond. Nous, on avait un petit Joker. Anaëlle, la fille de notre Chef à nous, François était là en voiture et a trainé les sacs jusqu'à la barrière honnie. On a pu ainsi zapper 2,5 km. Ensuite portage de malade. L'équipe se séparait en 2 camps. Les pieds d'aciers, qui montaient avec les chaussures de rando et les dos d'acier qui montaient en tennis avec les pompes sur le dos. Je rappelle que la sortie étant supposée glacière, on avait le matos, baudrier et ferraille adaptée, ainsi que les immondes crampons, certains trainaient un piolet en plus et des cordes.
Des sherpas, vous dis je.

Arrivé ruiné à la fin de la route, un hôtel d'été, le Gioberney. J'y ai laissé mes pompes, avec d'autres et on a pu, pour un temps faire du ski de rando, objectif avoué de l'expédition. Pas pour longtemps car bientôt un raidillon orienté Sud , sans neige, nous obligea à repartir en portage, face à la pente, sous un soleil qui commençait à devenir très chaud. La neige hésitait entre la soupe et la purée et on ramait copieusement. On a mangé à midi, à 400m sous le refuge du pigeonnier. On y est arrivé sur le coup de 15 h, plus ou moins à l'agonie, selon l'état de forme.
Après force tisane, car le refuge n'étant pas gardé, ni chauffé d'ailleurs mais comme il faisait chaud, ça a pu le faire, il y a eu manip de mouflage, très intéressant.
Ma conclusion reste néanmoins sans appel. Il ne faut pas tomber dans un trou, c'est la merde pour en ressortir.

On a mangé, bien même, avec des gâteaux, des crèmes, bu un peu de Genépi et au pieu.
Notre Sadique de chef nous a levé à des heures pas possibles pour monter au Rouies, un pic à 3550 m. on est parti à la frontale, je me suis gamellé afin de remonter 40 m supplémentaires et surtout d'imiter la cheftaine Christine.
Puis on est monté, monté. Il a fallu chausser les crampons pour passer une passe à 40%. Et là, subtilité de chef, il a vu un passage correct dans la neige. Non seulement c'était moins dur mais en plus un raccourci. Balèse, c'est à ça qu'on reconnait les chefs. Les derniers se sont retrouvés premiers ? Trop fort. J'en étais. Bilan on a pu arriver assez serein sur les Rouies où s'était quand même l'affluence car beau temps aidant les autochtones s'étaient lâchés. Le
groupe est arrivé, plus ou moins vite ou a attendu en bas.

Le retour en ski que j'appréhendais s'est passé finalement comme une lettre à la poste. La neige molle à souhait permettait quand même de skier et les premiers 500 m de dénivelés furent du bonheur. Puis le calvaire final, le retour par la route, encore, les épaules et les pieds en ébullition. On n'a pas lâché Anaëlle avec sa voiture, et on était content d'arriver en bas, afin de laisser respirer nos ampoules.

On a eu le temps de prendre une bière en plus.
Le repas du soir était excellent mais il y aurait eu 2 patates, j'aurais mangé facile.

Arrivé à 5 h 30 à Paris, je croyais que s'était fini.
Non, la moto n'a pas démarré. Panne de batterie.
J'ai ri !

Vincent

En lien les photos : https://picasaweb.google.com/ccayrel/April2014ValgaudemarLesRouies

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